Rio Dos Camaraos,
Avec ce nom, votre imaginaire vous oriente vers l’Angola ou le Cap vert. Les langues officielles parlées pour ces pays sont le portugais. Et, de toute évidence, votre réponse se trouve naturellement à mi-chemin entre ces deux nations dans le Golf de Guinée. 

C’est en 1472 que le navigateur portugais Fernand Do Poo, perdu en cherchant la route des Indes, s’embourbe dans l’estuaire du Wouri. Les eaux débordent de crevettes, du jamais vu pour le portugais. Il baptise le coin, Rio Dos Camaraos : ce qui veut dire en portugais : rivière des crevettes. C’est sous les avatars de Camaraos que naîtra le nom de Cameroun.

Ce petit clin d’œil historique sur le Cameroun ne veut pas dire que notre cuisine est uniquement camerounaise. Vicky et moi, définissons notre cuisine et notre manière de traiter les arts culinaires comme Panafricain et Afropéen. 

Nous nous sommes jetés dans ce métier de restaurateur en 1994. Le projet de restaurant de spécialités africaines (-comme on les désignait à l’époque…), nous semblait simple et incontestable. 28 ans après, nous constatons que nous sommes de plus en plus nombreux à parler de ces cuisines. Mais, très peu nombreux sont ceux qui en font un métier. Les cuisines d’Afrique noire restent toujours méconnues malgré cette belle effervescence des nouvelles générations.

La cuisine que nous proposons à Rio Dos Camaraos, prend d’abord en compte le tempérament de fond qui a toujours qualifié les attitudes des ressortissants d’Afrique noire : l’hospitalité et la générosité. Dès que vous franchissez les portes du restaurant, l’accueil de Vicky fait systématiquement de vous un membre de la famille, un familier. Ma cuisine me rappelle mon enfance : du feu, à la table. Les cuisines africaines savent s’adapter pour répondre aux exigences sociétales de chaque époque sans omettre leurs fondements culturelles et diététiques. 

Ces cuisines sont toujours innovantes au fil du temps avec des recettes qui deviennent emblématiques comme : le tiep bou dienn, le yassa, le poulet DG, la sauce garba, le mafé, la sauce moyo »